Un vieux poncif consiste à cataloguer le jazz comme une musique d’élite, d’hommes cadres supérieurs quinquagénaires. D’ici à repérer l’amateur de jazz à sa bedaine encanaillée de whisky qui se sort elle-même dans des caveaux sommeillants pour ventripoter entre chemises de bonne société, il n’y a qu’un pas…

Un pas qui fonce tout droit vers la plus ringarde des idées préconçues. Le jazz, musique métissée et ouverte au monde, est la plus souple et la plus universelle des musiques, ne se définissant que par elle-même au gré des idées de celles et ceux qui en jouent, à tout bout de chant et s’en se soucier d’un capital muséal ou académique.

Alors parler du renouvellement des publics du jazz, c’est accepter que la jeunesse sait tout écouter, qu’elle reconnaît la fraîcheur des formes nouvelles et des discours d’un temps qu’elle construit, loin de la nostalgie d’une Amérique ou d’un Paris séculaires et qu’il s’agit bien d’un art vivant qui bouge avec son temps. De là à ramener la question des publics à la question de la définition du jazz lui-même, il n’y a qu’un pas… Un pas qui court vers une inconnue à jamais rattrapée.

On pourrait ouvrir cette conversation en proposant la musique instrumentale comme assouplissement des écoutilles puis l’improvisation comme vecteur d’admiration. Enchaîner sur l’importance du métissage, de l’intergénérationnel, de l féminisation. Et puis cherchons des idées !

La question du bénévolat n’est pas propre au jazz, ni à la musique ou à la culture : tout le milieu associatif partage régulièrement ses craintes quant au vieillissement de ses forces vives et des formes de mobilisation des plus jeunes qui évoluent. Ces participant.es moteurs et aux profils variés sont indispensables au fonctionnement de la plupart des projets.

Mais qui sont les bénévoles du jazz ? Des amateurs passionnés ? Ou des voisins curieux ? Quelles sont leurs envies et leurs attentes ? Faut-il être féru de musique pour devenir bénévole d’un projet jazz ?

Inversement, qu’est-ce que les projets jazz ont de spécifiques quand il s’agit de bénévolat ?  Quelle expérience particulière est proposée ? Faut-il convaincre davantage parce qu’il s’agit de jazz ? Les questions d’accessibilité, de convivialité, de qualité ne se pensent-elles pas d’abord pour ces ambassadeurs d’un projet ? Et quelle place pour chacun ensuite dans les réflexions et le pilotage des projets ?

Partage de points de vue, de questionnements, de difficultés mais aussi de bons plans et d’astuces pour choyer le noyau dur bénévole comme les nouveaux venus.

>Attractivité et accessibilité : Comment attirer de nouveaux musiciens amateurs vers le jazz, notamment chez les jeunes ?
>Transmission et formation : Comment assurer une transmission efficace des savoirs et des pratiques jazzistiques auprès des nouvelles générations ?
>Pratique collective : Les structures actuelles (écoles de musique, conservatoires, jam-sessions) offrent-elles suffisamment d’espaces pour la pratique amateur ?
>Sociologie des pratiquants : Quels sont les profils des musiciens amateurs aujourd’hui ? La diversité sociale et culturelle est-elle représentée dans le jazz ?
>Reconnaissance institutionnelle : Le jazz est-il considéré au même titre que la musique classique dans les cursus des écoles et conservatoires ?
>Pédagogie spécifique : Les méthodes d’enseignement du jazz (improvisation, harmonie jazz, oralité) sont-elles suffisamment développées et adaptées aux besoins des élèves ?
>Ouverture aux autres styles : Comment intégrer le jazz dans une approche plus large, en lien avec d’autres styles comme les musiques actuelles ou le classique ?
>Interaction avec le milieu amateur : Comment favoriser les passerelles entre l’apprentissage académique et les pratiques amateurs ou professionnelles ?

Ces réflexions permettent de mieux comprendre les défis liés à la diffusion et à la transmission du jazz, aussi bien pour les musiciens amateurs que dans les cursus académiques.