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Lu dans la Gazette des Communes : « Les cinq enseignements de la première cartographie nationale des festivals »

A l’occasion du 76ème Festival d’Avignon (7-26 juillet), le ministère de la Culture, France Festivals et le CNRS ont présenté le 14 juillet un travail cartographique sur les festivals. Cet outil d’analyse devrait permettre aux collectivités de repérer les dynamiques festivalières à l’œuvre sur leur territoire.

Trois repères-clé ont permis de mieux connaître ces événements et leur rôle dans l’aménagement culturel du territoire : la date de création, la saisonnalité, la discipline artistique. En voici les enseignements principaux :

 

La France compte 7300 festivals

Entre 4 et 5000, entre 6 et 8000… Jusqu’à présent, il fallait se contenter de fourchettes très larges et divergentes sur le nombre de festivals en France. Les auteurs de la cartographie ont recensé 7300 événements sur la base de définition suivante : exister depuis au moins 2019 (ou 2018 pour les biennales), durer plus d’une journée, proposer au moins 5 spectacles, représentations ou projections.

« Il y a donc à peu près autant de festivals que de bibliothèques municipales et intercommunales (hors points lecture) recensées par le ministère de la Culture », a observé Emmanuel Négrier, directeur de recherche au CNRS et co-auteur de la cartographie.

Le festival n’est pas nécessairement estival

Par convention, on présente l’été comme la « saison festivalière » (du 21 juin au 5 septembre). La cartographie des festivals montre combien cette représentation est limitée.

Certes, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Bourgogne Franche-Comté connaissent un pic festivalier durant l’été, mais dans toutes les régions se déroulent des festivals avant le 21 juin et après le 5 septembre. Auvergne-Rhône-Alpes et la Bretagne présentent un calendrier particulièrement équilibré. « L’image romantique du festival événement exceptionnel est largement débordée par les données [collectées]», a souligné Emmanuel Négrier.

Le fait festivalier correspond à un phénomène de croissance

Dans chaque région, la répartition du nombre de festivals, par décennie, à partir de 1980, va crescendo. Bourgogne Franche Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, et l’Occitanie se distinguent par l’ancienneté de leurs festivals. Dans les années 1980, il y a eu un phénomène de littoralisation du festival, notamment sur les littoraux breton et méditerranéen.

D’une façon générale, la croissance du fait festivalier s’est poursuivie dans les années 1990, avant de connaître une véritable dynamique dans les années 2000.

La musique domine, mais ne résume pas le fait festivalier

Dans toutes les régions, la musique est la thématique dominante, le cas le plus saisissant étant celui de la Bretagne. Cependant le fait festivalier fait aussi de la place à d’autres champs artistiques. A commencer par le spectacle vivant, qui arrive quasiment partout en deuxième position (en Nouvelle Aquitaine, musique et spectacle vivant se font concurrence). En Auvergne-Rhône-Alpes, la littérature fait jeu égal avec la musique.

Ce qui a fait dire à Christopher Miles, directeur général de la création artistique (DGCA, ministère de la Culture), que la DGCA se sentait « un peu seule » à cette présentation, et qu’il fallait prendre en compte les autres thématiques (notamment pour les aides financières déployées par le ministère).

Rapportés à la population, les festivals ruraux sont plus nombreux

Pour affiner leur analyse, les auteurs de la cartographie ont aussi rapporté le nombre de festivals à la population. Ce qui met en lumière l’avantage pris par les territoires ruraux. Par ailleurs, les festivals ruraux se distinguent par leur calendrier plus centré sur l’été. Ce qui correspond à l’animation de ces territoires pendant la saison touristique.

« Les cartes donnent une idée du rôle des festivals dans l’aménagement du territoire, analyse Emmanuel Négrier. Avec un phénomène de métropolisation des festivals. Mais elles nous indiquent que seulement 66% des festivals ont lieu en ville. »

 

Texte issu de la Gazette des Communes – Rédaction : Hélène Girard