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Le festival Parfum de Jazz nous donne un avant-goût de la programmation de sa 23e édition

« Les incertitudes du Covid et désormais plus encore celles du monde pèsent lourdement en cette fin d’hiver… L’équipe du festival, le regard tourné vers l’horizon de l’été s’est activée cependant et voici prête une programmation que nous avons voulue plaisante et diverse à l’écoute de tous et surtout de toutes, les femmes artistes de jazz restant comme par le passé notre fil directeur (ou plutôt nos filles directrices !).

Au programme ? Du swing encore et toujours avec deux chanteuses d’abord, Mandy Gaines de Cincinnati depuis 30 ans talentueuse exploratrice, après le blues et le R&B, du Great American Songbook et Liane Foly qui depuis peu élargit au jazz ses horizons – l’une et l’autre accompagnées de leurs trios.

En voici deux encore, dans la grande tradition, réunis en un double concert : celui de la Canadienne Lorraine Desmarais pour son seul concert de l’été en France dans un programme Bill Evans (pas moins !) et celui de la singulière Macha Gharibian, chanteuse et pianiste, que sa formation classique n’éloigne ni du jazz ni de son Arménie natale.

Un trio augmenté d’une souffleuse, voici un quartet. Comme celui de la saxophoniste Gaby Schenke Freyja Women in jazz qui sait relire ses standards ou de ces deux figures montantes de la nouvelle génération qu’il nous fallait inviter avant qu’on ne parle d’elles encore davantage : la bandonéoniste Louise Jallu dans un programme hommage au légendaire Astor Piazzolla et la saxophoniste Lakecia Benjamin, fille spirituelle des Coltranes, pas seulement John mais aussi Alice son épouse, la méconnue, que Lakecia ne contribue pas pour peu à faire sortir de l’ombre où très injustement l’histoire l’avait perdue.

Coltrane, justement : c’est de l’un de ses enregistrements les plus fameux, Africa/Brass que Christophe Dal Sasso tire l’écriture très élaborée du nouveau programme de son orchestre où nous retrouverons les saxophonistes Géraldine Laurent et Sophie Alour. Un big band donc, à nouveau cette année. En voici un autre et non des moindres : l’Orchestre national de Jazz (ONJ pour les intimes) sera là pour la première fois dans son programme Rituels, centré sur les voix, où scintillent quelques-unes des étoiles essentielles parmi les vocalistes hexagonales.

Du jazz au blues qui fera son grand retour à Parfum de Jazz cette année, il n’y a qu’un pas que nous franchirons avec l’incandescente Natalia M. King, laquelle vit à New York mais sait tendre l’oreille vers Chicago, le berceau; un petit pas encore jusqu’au funk, celui du quartet de la flûtiste Ludivine Issambourg, héritière de l’illustre Herbie Mann.

Je réserve pour la fin le plaisir de vous annoncer le rare moment de poésie qu’offriront deux merveilleuses sœurs argentines, Las Hermanas Caronni auxquelles nous avons pu réunir la trompette rêveuse du Suisse Erik Truffaz.

Variés dans leurs formes et dans leurs formats, habités par la mémoire du jazz et toujours aimantés par la création, les 12 grands concerts de Parfum de Jazz 2022 n’en feront pas, vous le voyez, le moindre de ses crus ! Que compléteront comme toujours les concerts gratuits en journée Jazz au Village dans les petites communes (programme en cours de finalisation), les concerts dans les EHPAD, un cycle de conférences qui sera cette année tourné vers le cinéma dans la douce fraîcheur du cinéma le Reg’Art de Buis-les-Baronnies, des expositions de photographies – et cette année de pochettes rares, des stages, des ateliers…

Un vrai festival, dont vous pourrez suivre les développements sur www.parfumdejazz.com »

Alain Brunet
Président de Parfum de Jazz