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Exposition « Histoire des femmes dans le jazz, à travers les pochettes de disques » – Château de Goutelas (42) – Journées Européennes du Patrimoine

21 Sep

Exposition créée par Jean-Paul Boutellier présentée les 21 et 22 septembre 2024 au Château de Goutelas

Dans le cadre du projet de recherche action & médiation mené par JAZZ(s)RA : « L’évolution du Jazz à travers la circulation des disques vinyles en Région Auvergne-Rhône-Alpes : une fabrique de patrimoine vivant et émancipateur. »

« La musique de Jazz se caractérise par son instantanéité, liée notamment au fait que c’est une musique improvisée. Pour cette musique les partitions écrites ne sont pas les supports de la communiquation entre le musicien créateur et l’auditeur. C’est pourquoi, depuis sa naissance, le jazz est totalement lié aux enregistrements, seuls témoins réels de l’oeuvre proposé. Après les premiers balbutiements de l’industrie phonographique naissante au début du XXème siècle, il a fallu réellement attendre l’arrivée du disque vinyle pour avoir une représentation totale de cette musique. La qualité d’enregistrement et de lecture, bientôt complétée par la stéréo, la durée des enregistrements possibles de près d’une heure par disque et aussi l’environnement du disque avec sa pochette explicative : noms des musiciens, ds thèmes, des auteurs, des dates et des durées, avec des commentaires de spécialistes ou de musiciens eux-mêmes. De plus un point fondamental est apparu avec les images et les photographies qui illustraient les pochettes de disque. On découvrait les visages des musiciens que l’on vénérait, sans les avoir jamais vus auparavant. On appréciat le formidable travail des graphistes et des artistes chargés de la présentation des pochettes.

Les premières compagnies spécialisées dans la diffusion du Jazz à partir des années 50, comme Blue Note, Prestige, Riverside, Contemporary, Verve, Pacific, Atlantic ont permis à toute une génération de découvrir et d’aimer cette musique. On n’achetait plus un disque anonyme et au hasard, la compagnie de disque était un label de sérieux et de diffusion de connaissanceartistiques.
Pour ma part, c’est par le vinyle que j’ai découvert et aimé le Jazz, avant même de le découvrir comme musique vivante en concert ou en club. L’achat de vinyles devient compulsif chez l’amateur qui devient collectionneur pour mieux connaître tel musicien ou tel style. La qualité du graphisme, la beauté des photographies deviennent un supplément de rêves au-delà de la musique enregistrée, qui en plus n’était pas altérée par le désastreux effet de zapping que les modes actuelles d’écoute ont mis en place : on écoutait tout de la première note de la face A au dernier titre de la face B.

Les progrès technologiques qui ont contribué à l’amélioration des techniques d’enregistrement, tout en faisant apparaître de nouveaux media de diffusion : d’abord bandes magnétiques des cassettes, puis disques CD et enfin plateformes d’écoute (où la musique semble être devenue gratuite) sont devenus des moyens formidables pour la qualité et la diffusion de la musique, mais peut-être a-t-on perdu une certaine exigence d’écoute par trop de facilité et manque de curiosité par rapport à l’élaboration de l’oeuvre musicale, ce que comblaient jadis le disque vinyle et sa pochette.

Quand j’ai souhaité illustrer différemment les conférences que je proposais sur l’Histoire des Femmes dans le Jazz, j’ai rapidement désiré présenter ce sujet sous la forme d’exposition. Cette forme interdisant le recours à des extraits audio-visuels (que j’utilisais systématiquement pour mes conférences), je me suis tout naturellement tourné vers ce qui m’avait initialement entraîné vers cette musique : le disque vinyle. A travers le prisme représenté par environ 180 pochettes de disques vinyle, associés à des textes biographiques de présentation, la formidable Histoire des Femmes dans le Jazz se décline comme une exposition de tableaux dans un musée. Par le contacts que j’au eu le privilège d’échanger avec les visiteurs de cette exposition, c’est une réelle façon de rendre vivante la carrière de ces Femmes, qui ont rencontré tant de difficultés à se faire connaître et reconnaître. »

Jean-Paul Boutellier
Fondateur de Jazz à Vienne
Président du Jazz Club du Rhône.

 

Programme complet des JEP au Château de Goutelas (entièrement gratuit) & plus d’infos ici