Étude insertion professionnelle & emploi
Restitution d’étude détaillée sur l'insertion professionnelle & l'emploi des artistes musicien.ne.s de moins de 50 ans ayant obtenu une certification ou un diplôme en région Auvergne-Rhône-Alpes
* Année d’étude : 2023
* Restitution d’étude détaillée actualisée en 2024 : Téléchargez l’étude détaillée
REMERCIEMENTS
Comité de pilotage/ apport d’expertise : Les membres du Conseil d’Administration de JAZZ(s)RA, issus du collège enseignement & formation, complétés de personnalités qualifiées :
> Bertrand Furic (APEJS)
> Ludovic Murat (CRR Saint-Etienne)
> Alice Rouffineau (Jazz Action Valence)
> Laurent Cokelaere (Jazz Action Valence)
> Bernard Descôtes (personnalité qualifiée)
> Pierre Baldy-Mouliner (ENM Villeurbanne)
> Philippe Genet (Cefedem)
> Bob Revel (personnalité qualifiée)
Participants :
Rémi Gaudillat/ damien sabatier/ Julien BERTRAND/ Christophe Waldner/ Charlotte Gagnor/ Vincent Girard/ corentin quemener/ Louis Mezzasoma/ JOULIE Sébastien/ Cyril billot/ Thibault Gomez/ François Mazen / Adrien Bally/ Adrien Bernet/ Clément Jourdan/ Sandrine Marchetti/ Nicolas Frache/ Pauline Dupuy/ Pierre-Louis Varnier/ David Suissa/ David Marion/ Tanguy Gallavardin/ Romain Dugelay/ Jean-Baptiste Louis/ Zaza Desiderio/ Léo Jeannet/ Benjamin NID/ Anne Quillier/ Camille Thouvenot/ Xavier Nunez Lizama/ Vim/ Julie Fallù/ Maxime Frain (Johnnie Carwash – Alpha Cassiopeiae)/ Laurie./ Rachado Léo/ Julien sarazin/ Léo OUILLON/ Stephan Bourel/ Nicolas Bergougnoux/ Lavergne Pierre-Alexis/ Michellemarie Claassen/ Makaronas Eleftherios/ Mark Priore/ Fanny Ménégoz/ Hugo afettouche/ Cyril Moulas/ Pierre Muller (Pierre Mer)/ Emilie Caumeil/ Sylvain Félix… Les autres artistes ayant participé à cette enquête désireux de ne pas être cités.
Conception :
JAZZ(s)RA : Pascal Buensoz (pilotage, suivi et analyse), Florian Allender & Amélie Claude (conception
technique, apport méthodologique).
Une analyse des parcours de formation et de l'insertion professionnelle en région Auvergne-Rhône-Alpes
JAZZ(s)RA se donne pour objectif statutaire le soutien à l’insertion professionnelle, la création, la diffusion, la formation, la mise en réseau, et l’animation de cadres de réflexion. C’est à ce titre que JAZZ(s)RA intègre régulièrement des jeunes artistes à ses actions, comme c’est à ce titre que nous avons souhaité étudier les retours d’une population d’artistes formés au sein de notre région.
Il est fréquent d’observer, durant la phase d’apprentissage et ou d’accompagnement par JAZZ(s)RA, ces jeunes artistes quitter notre région pour poursuivre leur enseignement dans des structures d’enseignement supérieur. Parallèlement, nous observons pour grand nombre d’artistes formés et désireux de faire carrière, leurs souhaits d’exercer le métier depuis ce territoire sans nécessairement vouloir, ou pouvoir, prolonger une formation initiale d’artiste interprète dans le cadre d’un enseignement supérieur dédié.
Cette étude se donnait pour objectif de mesurer la pertinence de la diversité de ces parcours en matière d’insertion professionnelle et d’analyser les différents parcours de formation et d’enseignement par rapport à la situation actuelle des artistes musiciens, qu’ils aient pu poursuivre une formation longue, ou le cas échéant en accédant immédiatement à un cadre d’emploi leur permettant de faire de la musique leur métier.
Nous veillerons également à prendre en compte l’intérêt comme l’impact des dispositifs d’insertion dont ces artistes auraient pu bénéficier qui peuvent s’inclure dans une démarche d’accompagnement. Nous veillerons enfin à observer l’environnement socio-professionnel de l’artiste, et à analyser son évolution comme la perception que l’artiste peut s’en faire, afin d’améliorer les cadres de transmission entre générations pour une insertion la plus adaptée, la plus continue, et la plus réussie.
À travers cette étude, nous entendons donc observer les différents parcours d’insertion professionnelle par rapport aux parcours de formation, et disposer d’un retour précis de ces bénéficiaires afin d’interroger la pertinence de la nécessité de renforcer l’offre de formation — initiale ou continue — de l’enseignement, de la formation professionnelle comme de l’enseignement supérieur en Région Auvergne-Rhône-Alpes pour les musiques d’influences Jazz.
Synthèse introductive
L’enquête s’est portée sur un effectif de 100 artistes musicien.ne.s qui ont suivi une formation en Rhône-Alpes et en sont sortis diplômés. Si nous aurions souhaité un panel plus étendu, celui-ci reste assez représentatif du secteur des artistes interprètes avez lequel nous collaborons depuis toujours. Cette étude nous permet donc de dégager de grandes orientations qui viennent conforter de nombreuses réflexions souvent partagées par notre filière, et d’ouvrir des pistes pour des chantiers à venir.
L’Auvergne n’est volontairement pas citée dans cette introduction, puisqu’aucun artiste n’a pu suivre une formation certifiante ou diplômante sur ce territoire. Ce constat témoigne déjà d’un déséquilibre certain dans l’offre de formation diplômante à l’échelle de notre région.
Synthèse (suite)
Le panel des profils interrogés : à l’image que le secteur se fait de cette représentation
Parmi les répondants, nous comptons 80% d’hommes et 20% de femmes, statistique dans la lignée de précédentes enquêtes nationales, et chiffre qui atteste du travail qu’il reste à mener sur le long terme pour davantage de parité. 43% de ce panel se situe entre 40 et 50 ans, 35% a moins de 40 ans. 88% réside en région Auvergne-Rhône-Alpes dont 11% en Auvergne (statistique à mettre en regard du constat introductif évoqué qui signifie qu’une population d’artistes auvergnats se forme en Rhône-Alpes et qu’elle retourne ensuite sur son territoire natal). 78% du panel déclare être en concubinage, et 50% de l’effectif est parent. Nous pouvons donc attester, à en juger ces statistiques, d’un fort attachement des artistes à notre territoire régional.
Les parcours de formation : une diversité reflet de la complémentarité des structures de notre territoire
87% du panel a eu une formation initiale, 13% se déclare autodidacte ou formation non répertoriée (à noter : certains nous ont signifié l’absence de l’AIMRA qui a joué un rôle certain à Lyon durant son activité). Les réponses concernant les établissements de formation initiale donnent : les CRR, l’ENM de Villeurbanne, le CEFEDEM, les écoles associatives et à moindre mesure le CFMI. Les diplômes les plus répandus sont le DEM, le DE, le MIMA, le DUMI et enfin le CA. Ces données témoignent d’une bonne diversité de l’offre de formation initiale diplômante en région AURA.
Les parcours d’enseignement supérieur de musiciens interprètes : une forte plu value pour l’insertion pour une minorité d’artistes !
20% du panel a suivi des études supérieures de musicien interprète, dont : 50% au Cnsmdp, 15% dans les pôles supérieurs en régions, le reste du panel déclare avoir réalisé un parcours à l’étranger principalement en Europe, dont 10% à Lausanne. 63% de l’effectif est allé jusqu’à la licence (3 ans d’études), 47% jusqu’au master (5 ans d’études).
À la question sur les raisons du choix d’avoir fait des études supérieures, deux éléments ressortent :
- L’élargissement du champ esthétique pratiqué (dont transversalité des disciplines)
- L’élargissement du champ des réseaux
À la sortie de l’enseignement supérieur, 67% du panel concerné avoue être mieux armé pour affronter le marché de l’emploi, avec quatre éléments qui ressortent : un meilleur niveau instrumental, l’élargissement des connaissances artistiques, du réseau, et de la connaissance du métier.
La formation professionnelle continue : insuffisamment utilisée, elle favorise toutefois les conditions d’un impact immédiat sur l’insertion notamment en terme de revenus
Seul 38% du panel a utilisé des offres de formation continue au cours des cinq dernières années, principalement pour trois motifs : diversifier ses activités, perfectionner ses connaissances et développer ses compétences, mieux gérer sa carrière. Si une majorité est satisfaite, il reste des attentes sur la professionnalisation à travers l’acquisition de connaissances plus pointues dans certaines matières (économie, subvention, administration, droit, rencontre de professionnels).
La perception de l’offre de formation par leurs bénéficiaires
Sur l’ensemble du panel interrogé, 86% déclare être satisfait par la formation dispensée, statistique qui conforte le rôle et les missions des structures d’enseignement et de formation en région, ainsi que l’expertise pédagogique dispensée par ces dernières. Le panel recommande toutefois une meilleure prise en compte des besoins de formation dans un secteur en évolution, et l’intérêt de :
- Décloisonner les pratiques et les esthétiques et ce dès l’apprentissage dans les conservatoires ; créer davantage de passerelles inter-départements, de croisements avec les autres formes artistiques enseignées.
- Lier davantage le milieu de l’enseignement au milieu professionnel (davantage d’intervenants spécialisés en activité lors de la formation initiale, de formation de formateurs) jusqu’à imaginer la création d’un Pole d’Enseignement supérieur doté de compétences plus élargies et spécifiques pour ces publics mixtes.
- Développer les événements fédérateurs professionnalisants : on ressent bien tout l’intérêt de conserver et de développer des cadres de rencontres impactants pour favoriser la dimension sociale (pratique collective, mise en réseau) comme économique (prospection, promotion) de l’artiste. C’est en ce sens que les événements initiés par JAZZ(s)RA sont souvent cités.
- Renforcer les contenus de la formation initiale et de la formation professionnelle liés à l’environnement socio professionnel de l’artiste (diffusion, production, administration, communication), et élargir ces contenus à des modules techniques/ médias (son, vidéo, communication et promotion digitale).
- Travailler la question du genre (qui reste peu évoquée !) et du renforcement des échanges internationaux (à l’instar de la démarche menée par le Lobster).
Pour accompagner ces propositions, des pistes pourraient être développées sur les questions d’apprentissage comme le rappelait Bernard Descôtes à l’occasion de la restitution orale de cette synthèse au Forum : « certaines écoles ont monté des CERFA, en parallèle avec des groupements d’employeurs dans d’autres domaines que la musique comme la danse à Paris, ou l’art lyrique à Strasbourg qui pourraient servir de modèle pour la musique ».
Synthèse (fin)
La situation professionnelle et l’activité économique du panel
Des artistes pluriactivités
94% du panel exerce son activité dans le jazz et les musiques actuelles. Par ordre d’importance, les artistes interrogés déclarent exercer leurs activités dans les domaines de l’arrangement et la composition (72%), de l’enseignement (51%), de la diffusion (41%), de la transmission (EAC – 41%), et à moindre échelle du management/ administration de production (27%), de la technique (5%).
Des artistes pluri-esthétiques
On observe également un fort taux de diversité des esthétiques représentées : entre jazz (87%), musiques du monde (52%), rock et pop (50%), variété et chanson (46%), puis à moindre mesure blues et funk (35%), musiques traditionnelles (30%), reggae & musiques latines (22%), électro (14%), musiques classiques, lyriques et baroque (15%). La part dédiée au Jeune Public (1%) témoigne d’une non prise en compte.
Des artistes attachés au territoire régional
Cette étude vient nous apporter un élément intéressant, souvent entendu, souvent controversé, qui se traduit par une statistique nette : 73% du panel pense que la connexion au territoire d’Ile-de-France, dont on connait à la fois les opportunités (concentration des médias, d’artistes, de producteurs) comme les limites (saturation du réseau, conditions souvent précaires), n’est pas indispensable.
La pluri-économie artistique
En termes de situation économique, 75% des cachets réalisés se situent entre 100 et 150€ net, statistique pas surprenante et reflet des pratiques pour les artistes « de territoires », avec toutefois l’importance de rappeler que ceux-ci n’augmentent pas pour accompagner le cout de la vie et l’inflation post-covid : les montants des cachets sont au contraire en diminution (négociations et donc temps de travail de prospection renforcés). L’entrée dans l’intermittence se fait, elle, majoritairement entre 25 et 30 ans ce qui semble attester d’une bonne insertion. Quid cependant des artistes issus de la plus récente vague générationnelle dont nous n’avons pas encore de données à ce sujet.
Les sources de revenues sont plurielles et accompagnent cette pluri-activités : 90% du panel perçoit des cachets, 70% des droits voisins, 55% un salaire de l’enseignement. 92% du panel perçoit moins de 30.000€ annuel, 40% se situe en dessous du salaire décent, mais avoue cette situation professionnelle satisfaisante. Il est à noter que les revenus perçus pour la composition et l’arrangement mériteraient d’être mieux valorisés.
L’activité artistique d’interprète
En termes de volume de diffusion, activité qui peut paraitre comme prépondérante pour les artistes interprètes : 64% du panel se produit à plus de 42 reprises, 27% à plus de 60 reprises, et ce principalement sur le territoire régional pour 70% du panel (16% à Paris, 14% à l’international). Il aurait été intéressant à ce titre d’observer si il y a eu impact positif des suites de la création ou de la réarticulations de dispositifs (Adami, CNM, DRAC CTEAC, Contrat de filière), ou à l’inverse des impacts négatifs des suites des suppressions des aides conférées par certains OGC (Spedidam, Sacem) ou certaines collectivités territoriales (Région AURA – suppression des soutiens au Déplacement à l’international, à l’émergence, à la filière phonographique ; Départements qui se sont recentrés sur leurs compétences prioritaires).
Une autre statistique intéressante : 81% du panel déclare se professionnaliser au travers d’au moins 4 projets ou ensembles musicaux en activité. Pour certains profils sortis un temps du champ du régime intermittent, c’est d’ailleurs cette caractéristique qu’ils évoquent et à travers elle le risque de l’éparpillement synonyme d’un trop grand nombre de formations au volume de diffusion insuffisant. Il est à noter également le besoin accru, à ce titre, de mieux former les jeunes artistes lors de leurs formations sur cet aspect législatif qui encadre le régime intermittent.
L’environnement professionnel de l’artiste
Concernant l’environnement professionnel du panel interrogé, nous retiendrons une dernière statistique sans appel : 90% des interrogés déclarent regretter l’insuffisance de producteurs de Jazz en région AURA. Il est à noter que cette population est globalement impliquée au sein des organismes de gestion collective (71% sont à la Spedidam, 80% à la Sacem, 51% à l’Adami, 8% dans aucune société civile). Dernier chiffre de l’enquête : 50% du panel a développé sa propre structuration, qu’il conviendrait d’accompagner dans son développement ?
Des artistes reconnaissants d’avoir bénéficié des dispositifs d’insertion
Si 55% du panel déclare avoir bénéficié de dispositif mis en place au service de l’insertion par JAZZ(s)RA (33% a bénéficié d’autres dispositifs), 80% du panel considère que cela a facilité leur insertion. Les arguments énoncés par ordre d’importance sont : l’élargissement du réseau, le gain en notoriété, l’acquisition de nouvelles compétences, une rémunération spécifique.
Conclusion : des artistes interprètes engagés, force de propositions :
Pour renforcer l’offre de formation existante
Nous retiendrons 4 priorités pour améliorer l’offre de formation existante :
- L’importance d’internationaliser les parcours de formation.
- La nécessité de renforcer les parcours professionnalisants existants dans leurs contenus artistiques et de connaissance de l’environnement du métier, à travers une médiation renforcée (allers retours entre les étudiants et professionnels, meilleure préparation aux diplômes, mentorat)
- Le besoin d’accroitre les passerelles avec l’AFDAS pour la formation continue (ainsi que la formation professionnelle) qui mérite d’être mieux identifiée des artistes, et impulser des leviers pour développer ces liens.
- Le souhait comme l’utilité d’un pole d’enseignement supérieur en région AURA du fait d’observer le rôle prépondérant :
> Des territoires perçus comme plus attractifs que Paris notamment dans le lien avec le secteur de la diffusion et l’EAC.
> De la solide implantation d’artistes en formation, ou des nombreux formateurs actuellement en poste qui peuvent ressentir ou qui mériteraient le besoin d’acquérir ou d’actualiser des compétences.
> Des opportunités d’emploi et de développement de carrière, et de freiner la fuite des meilleurs éléments à l’étranger (même si comme évoqué cette internationalisation des parcours semble nécessaire, elle mériterait d’être étendue dans une logique d’allers-retours aux étudiants internationaux en région AURA pour enrichir le cadre d’apprentissage).
Pour garantir une insertion dans la durée
Nous retiendrons 4 principes pour garantir une insertion dans la durée :
- Une transmission plus accrue (parrainage par des artistes ou des structures de diffusion et de formation, apprentissage car si cette notion n’est pas directement citée elle apparait en filigrane dans cette recherche et ce désir de liens entre le milieu de la formation et le milieu professionnel).
- Une transmission plus sincère : il apparait à plusieurs reprises ce besoin de transmettre à la nouvelle génération les codes pour perdurer dans le métier et le besoin de connaitre les champs des possibles pour vivre de son métier selon sa personnalité créatrice.
- D’une transmission plus pragmatique et actualisée par rapport à l’évolution des technologies numériques, comme de l’environnement socio professionnel (avec un réel besoin évoqué d’actualisation pédagogique et d’intervenants professionnels artistes interprètes en activité).
- D’une meilleure implantation territoriale de l’artiste sur son espace de vie.
Pour la construction de dispositifs d’insertion susceptibles d’être portés par JAZZ(s)RA
Parmi les propositions d’orientation de nouveaux dispositifs à mettre en place au service de l’insertion professionnelle susceptibles d’être porté par JAZZ(s)RA (et ou avec le concours de ses adhérents et de ses partenaires), nous pouvons retenir l’importance :
- De diversifier les résidences avec diffusion et ancrage territorial micro ciblé. En cela l’appel à projet de création Sacem Jeune Public ainsi que le dispositif Ehpad en Jazz initiés par JAZZ(s)RA, ou encore l’évolution du contrat de filière sont des bonnes réponses. Aussi serait-il nécessaire de mesurer, à terme, et par rapport à ces deux derniers dispositifs, les apports sur les bénéficiaires en termes de gain de notoriété, d’acquisition de compétences, et d’élargissement d’un réseau à l’échelle régionale (les rémunérations spécifiques sont facilement analysables lors des dépôts et soldes de ces dossiers). Ces indicateurs peuvent aussi être utilisés par nos adhérents qui mettent en place leurs propres dispositifs d’insertion sur leurs territoires d’implantation (« Les Chantiers » des Détours de Babel, « Tandem » par le Périscope, les tremplins de Jazz à Vienne, Cosmo Jazz, Crest Jazz Vocal…).
- D’un coaching personnalisé pour les étudiants. Concept qui peut s’apparenter au point suivant.
- D’un parrainage entre artistes de plusieurs générations.
- De conserver et développer des cadres fédérateurs comme le Forum, le Campus etc.
- De croiser et de favoriser les passerelles entre disciplines artistiques.
- De bâtir des cadres de création (type orchestre d’insertion) pour enrichir le niveau instrumental et théorique de l’artiste (à l’instar des projets de résidence portés par JAZZ(s)RA avant le Forum qui pourraient être réaménagés en fonction de nouveaux objectifs ?).
- D’internationalisation des parcours.
Prospectives en référence au rapport annuel « regards sur l’éducation »
L’OCDE a publié mardi 10 septembre son rapport annuel « Regards sur l’éducation » qui pointe la persistance de très grosses différences dans le parcours des élèves en fonction des inégalités sociales et économiques. A ce titre, Éric Charbonnier, analyste à l’OCDE cite : « Le milieu socio-économique, le niveau d’éducation des parents, c’est vraiment le plus grand prédicteur de la réussite éducative et de l’insertion professionnelle. On a des statistiques qui montrent que ces inégalités commencent dès le plus jeune âge ». Aussi il aurait été intéressant d’observer plus attentivement ces indicateurs liés à la parentalité du panel interrogé : intérêt pour la musique, professions exercées, niveau d’éducation ; indicateurs qui pourront faire l’objet d’une analyse approfondie à l’occasion d’une prochaine étude.
Toujours en allusion à cette publication, il semble nécessaire de rappeler dans cette conclusion une statistique qui s’inscrit dans cette approche encore trop élitiste qui ne prend pas suffisamment en compte les profils les plus modestes. Parmi les artistes ayants poursuivi un cycle d’enseignement supérieur de musicien.n.e interprète : 67% d’entre eux ont pu le réaliser grâce à une aide familiale, 38% grâce à des fonds propres. Ces données nous montrent à quel point il est urgent de prendre en compte cette réalité, qui s’en trouve renforcée du fait de l’absence de structure dédiée à l’enseignement supérieur de musicien.n.e interprète en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Éric Charbonnier évoque également : « Souvent, les pays qui réussissent le mieux ne sont pas forcément ceux avec les dépenses les plus élevées, mais ce sont des pays qui ont investi sur le métier d’enseignant, en revalorisant les enseignants, en leur offrant une formation initiale et continue de qualité, des perspectives de mobilité. »
Fort de ce constat partagé par le panel interrogé, il conviendrait de poursuivre et de construire une réflexion commune comme de nouveaux cadres pour permettre aux structures d’enseignement et de formation de notre région de mieux prendre en compte :
> L’insertion professionnelle des interprètes dès le plus jeune âge, avec une attention particulière portée à la diversité des profils.
> Les perspectives d’apprentissage tout au long de la vie comme les perspectives de mobilité de leurs publics (enseignants, élèves, étudiants).
Nous tenons à remercier chaleureusement tous les artistes impliqués dans la conception de cette étude, que nous informerons des suites données à celle-ci. Reconnu pour sa capacité à fédérer comme à se remettre en cause afin de nous situer en réponse des nouveaux besoins exprimés par notre filière, JAZZ(s)RA ne manquera pas de prendre en compte les priorités de cette étude, qui seront également transmises à l’ensemble de nos adhérents et de nos partenaires concernés par ce vaste, ambitieux et responsable sujet.