« Tombé dans le jazz » dans les années 50 en ondulant du bassin (si,si…) au cours de surboums organisées par ses aînés, Jean Paul Boutellier découvre la musique des grands orchestres, Count Basie, Duke Ellington… Et puis tout à coup, alors qu’il est à peine remis de sa « chute », il se trouve face à celle de Charlie Parker ! Ce Bird qui, au cours de l’une de ces nuits sans lune, va donc marquer au fer l’imaginaire de l’adolescent. Même s’il ne pratique pas d’instrument, Jean-Paul Boutellier sent immédiatement que cette musique va accompagner sa vie, à vie.
En collaborant avec diverses associations (notamment étudiantes), il programme quelques concerts au Palais d’Hiver. Tout cela à travers le Jazz Club de Lyon, l’association dont il est toujours président. Bientôt, ses responsabilités dans l’industrie chimique l’éloignent de Lyon. À son retour entre Rhône et Saône à la fin des années 70, il reprend l’organisation de concerts. Il en profite aussi pour convertir au jazz quelques hauts lieux lyonnais que sont le Théâtre du 8ème, l’Auditorium de Lyon, le Théâtre des Célestins, l’Opéra… Et toujours l’antre du BC Blues ou la Salle Rameau. Mais Lyon manque d’un véritable festival.
Trop occupée à Berlioz à cette époque, la Ville de Lyon, pourtant, n’est pas tentée. C’est donc à Vienne, où il habite, que Jean-Paul Boutellier fonde l’histoire du festival. Une première « Nuit du Blues » en 1980, et Jazz à Vienne naît enfin en 1981. Salué par ses pairs et collègues en 2005 lors des Victoires du Jazz pour la création du festival et l’ensemble de son « œuvre » pour le jazz en France, Jean-Paul Boutellier reste cependant discret quant à son engagement, préférant l’action à la communication. Aujourd’hui sa passion reste celle des premiers jours et l’encourage à poursuivre sans relâche.