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Appel à participations : École d’hiver sur les récits du vivant dans les musiques jeune public

ARTS ET JEUNE PUBLIC

RÉCITS DU VIVANT DANS LES MUSIQUES JEUNE PUBLIC

 

L’Institut ARTS (Université Jean Monnet de Saint-Étienne) et RamDam, réseau national des musiques jeune public, s’associent pour proposer une école d’hiver dédiée à la manière dont la création musicale s’empare, en particulier sur la scène, de la question du vivant pour le jeune public. À la croisée de la recherche scientifique, de la création artistique et du monde de la culture, cette école d’hiver, qui s’inscrit dans une réflexion globale sur la question du rapport de l’enfant à la “nature”, a pour ambition de réunir chercheurs, artistes, étudiants et professionnels de la culture pour questionner les récits musicaux dans leurs rapports au vivant.

Selon Baptiste Morizot, le concept de vivant fait porter notre attention collective vers nos interdépendances avec les autres vivants. L’habitabilité sur Terre n’est possible qu’au moyen d’alliances avec les non-humains. Partant de cette philosophie qui pense l’être en tant qu’autre et non l’être en tant qu’être (Latour), quelle part prend la musique comme médiation (Hennion), dans un monde de la relation ?

Edwige Chirouter rappelle que l’entrée dans la philosophie par la fiction permet à l’enfant de penser. La fiction établit en effet un pont entre l’expérience singulière, intime, de l’enfant et la froide explication rationnelle de concepts. Grâce à une histoire racontée sur scène, l’enfant va se distancier de son point de vue. Par ailleurs, il reçoit le message de façon plus horizontale, par l’intermédiaire, le cas échéant, d’un pair fictionnel qui lui ressemble, et souvent par le biais de l’émotion suscitée par la musique. Il se crée en lui une sorte de pensée fantôme, qui ne demande qu’à être encouragée à se développer. Sur quels récits communs du vivant s’appuient les productions musicales pour le jeune public ? Sur quels héritages esthétiques et représentations artistiques s’appuie la scène jeune public pour donner à voir et à entendre à l’enfant des animaux humains ou des plantes qui pensent ? En quoi la métaphore animale est-elle un terrain de jeu, inépuisable source d’inspiration et point de rencontre entre la culture enfantine et l’écriture adulte, comme dans la création Bestioles Blues Bazar (Une chanson tonton ?, 2023) ? Comment montrer la diversité des rapports de l’humain à son environnement, des manières contrastées de vivre la condition humaine (Descola) ?

La création pour le jeune public rencontre des enjeux éducatifs et politiques. Par le langage propre de l’art, il s’agit non seulement de sensibiliser les « citoyens de demain » aux défis futurs mais aussi de s’adresser aux enfants en tant qu’êtres habitant le monde aujourd’hui. Les paris, voire les certitudes, sont nombreux sur les bienfaits de la musique, comme du lien à la nature, à l’égard des enfants. De même, nous comptons sur une accointance particulière, sur une familiarité entre l’enfant et l’animal, sur une amitié qui serait innée entre l’enfant et les éléments naturels. Ces assertions, ces intuitions, qui s’expliquent par l’histoire des représentations de l’enfance, les artistes les considèrent-ils comme acquises, discutables, à reformuler, à affermir ? Y aurait-il une écoute enfantine ?

 

Ces journées se déclineront selon 3 axes thématiques :

1. Faire sonner le vivant

Par quels procédés scéniques, techniques et instrumentaux les voix animales, les sons de la nature s’expriment-t-ils en scène ? Quels archétypes compositionnels sont activés, détournés (Le Carnaval des autres animaux, Tous Dehors, 2023) ? Quelle nature est représentée ? Est-elle identifiée, comme dans Roiseaux (L’arbre Canapas, 2020) ou, comme dans Lozen (ARFI, 2023), est-elle imaginaire ? Comment faire entendre un monde partagé, ou, au contraire, en montrer les cassures ?

2. L’enfant et le vivant

Comment les artistes imaginent-ils le rapport de l’enfant au vivant et le retranscrivent-ils dans la création ? Quelles sont les représentations des interactions entre l’enfant et son environnement ? Montrent-elles une harmonie joyeuse (Le Livre de la jungle, Journal intime, 2020) ou des rapports conflictuels ? Donne-t-on à voir et à entendre de la proximité, de l’hybridité, du partage de conditions, comme le propose par exemple la compagnie « Le singe debout » (Simon, 2019) ? Comment sont représentés les adultes ?

3. L’éco-conception de l’activité musicale jeune public

Instruments, scénographie, transports, spectacles en plein air… quels sont les nouveaux usages dans les activités professionnelles de la musique jeune public en prise avec les questions de préservation du vivant ? Les expériences de spectacle en pleine nature comme celles que proposent le festival « Un, neuf, trois, soleil ! » en Seine-Saint-Denis, ou des spectacles comme Pierres (L’émoi sonneur, 2023) renouvellent-elles nos liens au vivant ?
Soutenues par l’ANR-SFRI (Agence Nationale de la Recherche, Structuration de la Formation par la Recherche dans les Initiatives d’Excellence), ces journées seront composées d’ateliers pratiques, de conférences, de témoignages d’artistes, de temps de débats et de restitutions artistiques.

 

Où, quand, comment ?

L’école d’hiver se tiendra les 11,12 et 13 décembre 2024 à l’université Jean Monnet de Saint-Etienne. Elle sera composée d’ateliers pratiques, de conférences, de témoignages d’artistes, de temps de débats et de restitutions artistiques.

Les propositions de participation peuvent se décliner sous diverses formes : communication scientifique, partage d’expérience sur un projet artistique, atelier de pratique artistique à destination des participants.

Elles sont attendues pour le 31 mars.

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