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Vu sur Les Affiches. Alfio Origlio : « Les jazzmen ne sont pas des marchands de nostalgie »

Une interview d’Alfio Origlio par Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné nous est parvenu. Retrouvez-le ci-dessous :

« Il a beau jouer en France comme à l’étranger, Alfio Origlio n’en oublie pas sa région de coeur, l’Isère. Le pianiste donne rendez-vous pour plusieurs dates tout au long de la saison.

Avec un père batteur, Salvatore Origlio, était-ce une évidence de devenir musicien à votre tour ?

A.O. Une évidence, non, mais il m’a fourni sur un plateau une belle culture musicale. Il m’a initié à la musique et c’est toujours un plaisir de jouer avec lui. Je vis de la musique et je suis sur les routes depuis l’âge de 17 ans. J’ai eu la chance de faire de belles tournées avec des gens célèbres. Mais ce que j’aime, c’est que cela sonne nouveau : je ne peux pas jouer 250 fois les mêmes chansons.

Quelles sont vos influences ? 

A.O. Je suis inspiré par des compositeurs français comme Claude Debussy, Maurice Ravel ou Gabriel Fauré. Ma passion du jazz est venue en écoutant Miles Davis et Herbie Hancock. Ce sont vraiment mes maîtres, ils m’ont ouvert des portes dans lesquelles je me suis engouffré et je les en remercie. On suit les génies.

Vous vous produisez sous différentes formes : solo, quintette… Le changement serait-il votre moteur ? 

A.O. Je m’ennuie vite si je fais la même chose. Je suis toujours curieux de faire quelque chose d’inédit. Le confort musical n’est pas trop mon truc : j’aime avoir le petit frisson du danger. Et pour que j’aie envie de travailler mon instrument, il me faut de nouveaux challenges.

Pensez-vous que le jazz souffre d’une image un peu vieillotte ? 

A.O. Le problème est que la plupart des médias français ne diffusent que du jazz qui n’est plus joué depuis 1950. Le jazz d’aujourd’hui, c’est celui d’Ibrahim Maalouf ou de Manu Katché, un mélange de pop et de rock très accessible, très facile d’écoute. Je tiens vraiment à ce que le mot « jazz » ne soit pas galvaudé : c’est de jazz actuel. Lorsque le public va voir son artiste favori, il est surpris car on ne fait jamais deux fois la même chose. Dans les festivals actuels, je défie qui que ce soit de trouver un groupe qui joue de la musique des années 1950. Nous ne sommes pas des marchands de nostalgie.

Qu’aimez-vous tant dans le jazz ? 

A.O. Le fait de pouvoir se renouveler tous les soirs, même si on joue dans le même groupe. Le jazz, c’est l’art d’improviser et de surprendre aussi bien les musiciens que le public. Il demande une créativité permanente.

Propos recueillis par Cécile Albert«